Grand Theft Auto IV, développé par Rockstar Games, est bien plus qu’un simple jeu d’action en monde ouvert. En incarnant Niko Bellic, un immigrant d’Europe de l’Est à la recherche du rêve américain, les joueurs sont plongés dans une aventure complexe où chaque décision peut avoir des conséquences majeures. Les choix que vous faites tout au long du jeu ne se limitent pas à des missions réussies ou échouées ; ils influencent également le déroulement de l’histoire, les relations avec les personnages secondaires et même la fin du jeu. Si vous êtes fan de GTA, n’oubliez pas qu’une Rockstar Games vient de sortir une mise à jour de GTA: The Trilogy – The Definitive Edition qui corrige beaucoup de problèmes et bugs !
Dans cet article, je vais vous expliquer les choix auxquels vous serez confronté dans GTA IV, en analysant leurs impacts sur l’expérience de jeu et sur le destin de Niko à Liberty City. Attention, cet article contient des spoilers si vous n’avez encore jamais joué à Grand Theft Auto IV. Vous êtes prévenus avant de passer à la suite surtout si vous voulez faire vos propres choix dans GTA 4 sans être influencés.
Ivan le Russe : l’épargner ou l’éliminer ? – Mission Ivan the Not So Terrible
Lors de la mission où Vlad vous ordonne de tuer Ivan, vous vous retrouvez à le poursuivre jusqu’au sommet d’un immeuble. À ce moment crucial, deux options s’offrent à vous :
- Tuer Ivan : Cela met fin à son histoire, mais vous perdrez l’opportunité de le revoir plus tard.
- Épargner Ivan : Le meilleur choix. En le laissant partir, Ivan réapparaîtra plus tard dans des missions secondaires, ce qui est essentiel pour atteindre les 100 % de complétion du jeu.
Conseil : Épargnez Ivan pour enrichir votre expérience de jeu et débloquer du contenu supplémentaire.
Cherise : la petite amie de Dwayne – Mission Ruff Rider
Lorsque vous rencontrez Cherise Glover, l’ex-petite amie de Dwayne, vous avez la possibilité de la tuer ou de l’épargner.
- L’épargner : Recommandé. Plus tard, elle sera en difficulté avec un autre homme. Si vous l’aidez en le tabassant (sans le tuer), elle vous en sera reconnaissante.
- Tuer Cherise : Aucune récompense n’est associée à cette action.
Conseil : Épargnez Cherise pour approfondir les relations entre les personnages et accéder à des interactions futures.
Tuer Dwayne ou Playboy X : un choix décisif – Mission The Holland Play
Dans un dilemme moral, Dwayne vous demande de tuer Playboy X, tandis que ce dernier veut que vous éliminiez Dwayne.
- Tuer Playboy X : Le choix recommandé. Vous héritez de son somptueux appartement et gagnez l’amitié de Dwayne, qui vous offrira la compétence « garde du corps », vous permettant d’appeler des alliés en renfort.
- Tuer Dwayne : Vous recevez 10 000 $, mais perdez définitivement l’opportunité de vous lier d’amitié avec lui, et Playboy X coupe les ponts avec vous.
Conseil : Éliminez Playboy X pour bénéficier d’avantages à long terme et renforcer vos alliances.
Clarence Little : miséricorde ou justice ? – Mission Holland Nights
Après une confrontation intense avec Clarence, il vous supplie de l’épargner.
- Le tuer : Conseillé. Si vous l’épargnez, il cherchera à se venger plus tard avec une bande de criminels.
- L’épargner : Cela complique votre aventure future en ajoutant une menace supplémentaire.
Conseil : Éliminez Clarence pour éviter des ennuis futurs.
Francis ou Derrick McReary : un choix familial difficile – Mission Blood Brothers
Les frères McReary, Francis et Derrick, vous demandent chacun d’éliminer l’autre.
- Tuer Derrick : En choisissant d’éliminer Derrick, Francis, un officier de police corrompu, vous offrira la compétence « annulation de notoriété », vous permettant de réduire votre niveau de recherche en l’appelant.
- Tuer Francis : Moins avantageux sur le plan des compétences, mais peut-être plus aligné avec vos préférences morales.
Conseil : Tuer Derrick vous procure des avantages pratiques, bien que le choix soit émotionnellement lourd.
Darko Brevic : vengeance ou pardon ? – Mission That Special Someone
Darko, l’homme responsable de tant de souffrances dans la vie de Niko, est enfin à votre portée.
- Le tuer : Satisfaire la soif de vengeance de Niko, mais cela n’apporte aucun avantage matériel.
- L’épargner : Si vous choisissez le pardon, votre ami Florian (Bernie Crane) sera heureux et vous offrira une Infernus, l’une des voitures les plus rapides du jeu.
Conseil : Épargnez Darko pour obtenir la précieuse Infernus et voir Niko évoluer en tant que personnage.
La fin du jeu : affaire ou vengeance contre Dimitri – Mission A Dish Served Cold
Le choix ultime qui influence la conclusion de votre aventure à Liberty City.
- Faire affaire avec Dimitri : Vous gagnez de l’argent, mais lors du mariage de Roman, Dimitri trahit Niko, entraînant la mort de Roman. De plus, Kate, déçue par vos actions, coupe les ponts.
- Venger la trahison de Dimitri : En refusant de collaborer, vous poursuivez Dimitri jusqu’à un cargo pour le confronter. Cependant, lors du mariage de Roman, c’est Kate qui est tuée par Jimmy Pegorino en représailles.
Conseil : Bien que les deux fins aient leurs tragédies, choisir de se venger de Dimitri est souvent considéré comme la meilleure option, car vous conservez votre relation avec Roman, qui vous offre un soutien tout au long du jeu.
Les choix moraux de Niko : entre hypocrisie, vengeance et rédemption
Au-delà des décisions stratégiques et matérielles, Grand Theft Auto IV met le joueur face à des choix profondément moraux. Niko Bellic, personnage complexe, semble animé par une quête de justice personnelle, de rédemption et, parfois, d’un simple désir de vengeance. Pourtant, ses actions sont souvent contradictoires. Il abat sans ciller policiers corrompus, trafiquants, informateurs, et toute personne que le scénario place sur son chemin, tout en hésitant face à certaines cibles plus symboliques. Ce paradoxe incite à s’interroger sur le véritable sens de ses choix et sur la cohérence morale de son parcours.
L’exemple de Darko Brevic : un pardon aux allures de simulacre ?
Le cas de Darko, l’homme responsable de la chute de Niko et de la mort de ses camarades de guerre, est emblématique. Le jeu présente la possibilité de l’épargner comme un acte noble, le choix « moralement supérieur », censé libérer Niko de la haine et du passé. Pourtant, l’argument ne convainc pas tous les joueurs. Darko a non seulement trahi ses compagnons, mais il a causé une atrocité de guerre motivée par le profit et la dépendance aux drogues. Si Niko a déjà tué, sans remords, d’innombrables hommes de main, pourquoi ferait-il preuve de miséricorde envers celui qui a démoli sa vie ? L’hypocrisie de ce pardon ne manque pas de soulever des questions : est-ce réellement un acte cathartique, un pas vers la paix intérieure, ou bien une dissonance narrative visant à donner au joueur l’illusion d’une grandeur d’âme qu’il ne s’est jamais efforcé d’atteindre jusqu’alors ? Le choix n’est pas aussi clair ou gratifiant que le jeu semble le laisser penser, et reflète les contradictions d’un personnage perdu entre vengeance et désir de tourner la page.
Derrick ou Francis McReary : le dilemme de la loyauté familiale
La mission qui oppose les frères McReary met Niko face à un problème similaire. D’un côté, Francis, un policier corrompu qui manipule Niko et menace de le faire tomber à la moindre occasion ; de l’autre, Derrick, un ancien idéaliste brisé, réduit à l’état de toxicomane traînant son ombre à Liberty City, n’ayant pour seul mérite que d’être franc au sujet de ses crimes. Ni l’un ni l’autre ne représente un idéal moral. Tuer Francis, c’est éliminer un hypocrite prêt à grimper dans la hiérarchie policière en écrasant les autres. Tuer Derrick, c’est abattre un frère déchu, certes, mais qui n’a plus vraiment d’influence, ni positive ni négative, sur le monde. Le choix, loin d’être un simple dilemme entre gain matériel (effacer son indice de recherche grâce à Francis) et satisfaction morale (se débarrasser d’un flic corrompu), renvoie à la difficulté pour Niko de trouver une cohérence interne à ses principes. Doit-il favoriser une utilité pratique au détriment de sa conscience, ou conforter sa moralité incertaine en éliminant celui qui symbolise le pouvoir corrompu ?
La trahison, la revanche et la logique des choix
Qu’il s’agisse de se venger de Dimitri, de faire affaire avec lui, de tuer Playboy X ou Dwayne, ou de laisser en vie Ivan ou Cherise, les choix de Niko semblent souvent influencés par des motivations fluctuantes. Parfois, il agit pour l’argent, d’autres fois par simple pragmatisme, et occasionnellement par une forme de noblesse soudaine, voire d’épuisement émotionnel. Le résultat final est que le joueur évolue dans une zone grise où chaque décision, censée refléter une morale interne, est le plus souvent justifiée par un intérêt immédiat ou une colère difficile à étancher. Cette incohérence ne doit pas être perçue comme un défaut d’écriture, mais comme le reflet d’un personnage déchiré, incapable de s’extraire d’un cycle de violence et de trahison, et dont les gestes « moraux » ne sont que des tentatives maladroites pour donner un sens à sa brutalité quotidienne.
Le rôle du joueur dans la construction du sens
C’est finalement le joueur qui, au-delà de la narration, apporte un supplément de sens à ces choix. Certains considèrent le pardon à Darko comme un pas vers la résilience, d’autres comme une trahison de la logique interne de Niko. Certains justifient l’exécution de Francis pour éliminer un futur commissaire corrompu, tandis que d’autres préfèrent garder un atout stratégique pour échapper à la police, même si cela revient à tolérer la présence d’un criminel en uniforme. Le jeu, en laissant cette liberté, oblige le joueur à confronter ses propres valeurs et ses propres contradictions. Qui est vraiment Niko Bellic ? Un homme brisé cherchant désespérément une lueur de rédemption ou un mercenaire pragmatique, prêt à tout pour survivre dans une ville impitoyable ?
Vers une morale incertaine
Au final, les choix moraux de Niko ne dessinent pas une ligne claire entre le bien et le mal, ni même un cheminement vers la rédemption. Ils dévoilent plutôt un personnage complexe, agissant tantôt par vengeance, tantôt par compassion, mais presque toujours déchiré par ses propres paradoxes. GTA IV ne propose aucune vérité morale absolue. Les choix de Niko ne servent pas un récit manichéen, mais un univers où les justifications se brouillent et où la violence, l’argent, la vengeance et la culpabilité s’entremêlent, obligeant le joueur à se confronter à l’idée inconfortable que le héros qu’il incarne n’est peut-être pas plus vertueux que les monstres qu’il traque. Ainsi, la véritable portée morale de ces décisions réside dans la réflexion qu’elles suscitent, plutôt que dans l’espoir de trouver une réponse simple ou satisfaisante.